Chance ou malchance?

mardi 10 mars 2009 |

J'écris sur les aventures des Canadiens de Montréal parce que je crois qu'il y a des leçons pour l'entrepreneuriat et le leadership. Le congédiement de Guy Carbonneau le 9 mars 2009 était peut-être écrit dans les astres. Avec les attentes élevées durant l'année du centenaire, on sentait que la panique était prise dans la direction de l'équipe. Les actions d'hier ne sont que la confirmation de cet état de choses.


L'année dernière, les Canadiens avaient été très chanceux. L'effet combiné du peu de blessures majeures et l'arrivée de jeunes joueurs au sein de quelques vétérans de marque avait surpris bien des clubs. Il n'a fallu qu'une remontée fulgurante de 5 buts en février 2008 face aux Rangers de New York, et l'équipe se croyait visiblement invincible. Malheureusement, les Bruins et ont presque réussit à démolir les chances des Canadiens en première ronde des séries et les Flyers ont finalement eu raison d'eux en deuxième ronde.

Pour certains, la relance de l'équipe en 2007-08 était surprenante et ses difficultés de cette année, encore plus. Pour ma part, je vois une part importante de chance (ou de malchance) dans les résultats de l'équipe. Je crois que c'est la même chose pour à peu près toutes les équipes de la LNH. En fait, depuis l'instauration du plafond salarial en 2005, il semblerait qu'une parité effective s'est installée entre les équipes de la ligue. Les résultats depuis ce temps sont éloquents. Des équipes de bas de classement d'une année se retrouvent en tête de classement l'année suivante. L'inverse se produit aussi. Prenez l'exemple des Penguins de Pittsburgh. L'année dernière, ils se rendent en finale de Coupe Stanley et cette année ils auront du mal à se qualifier pour les éliminatoires. L'année précédente les Sénateurs d'Ottawa se sont rendus jusqu'en finale de Coupe et l'année suivante s'était la débandade.

À mon avis, ce genre de performances sont une indication de parité, car les performances d'une année à l'autre semblent être le jeu du hasard que le fruit d'une stratégie maîtresse, que ce soit dans les bureaux de la direction ou sur la glace.

Donc, à mon avis, c'est maintenant la chance qui détermine les résultats dans la LNH plus que tout autre facteur. Dans ces circonstances, il est difficile de comprendre comment un entraîneur peut être louangé un moment, pour ensuite être déchu quelques jours plus tard. Est-ce que Guy Carbonneau et Michel Therrien étaient vraiment aussi bon qu'on le croyait l'année dernière? Sont-ils vraiment aussi mauvais cette année?

C'est un peu la même chose dans les affaires. La chance joue pour beaucoup dans la survie initiale et la croissance d'une nouvelle entreprise. Nous connaissons des moments difficiles au niveau économique au Québec. La situation pourrait même s'empirer, car il est improbable que l'économie du Québec et du Canada restent à l'abris des déboires financiers et économiques qui affectent la planète tout entière. Est-ce qu'une entreprise fondée en ces temps difficiles pourra survivre? Est-ce qu'une entreprise qui a connu du succès et de la croissance depuis quelques années pourra continuer à prospérer?

Voilà des questions importantes. Les aventures des Canadiens démontrent qu'il faut surtout garder la tête froide et considérer les options réelles qui s'offrent en ces temps d'incertitude et de risque accru. Il faut être prudent. Il ne faut pas jouer la baraque sur un tour de dés. Continuons à investir, surtout dans nous-mêmes et notre personnel clé. Mais il faut aussi garder des réserves, réduire l'endettement et accumuler des réserves de capital afin d'être prêt pour les changements brusques qui nous attendent.

© Richard Martin 2009

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